Utsukagura : un conte de sentiments
“Utsukagura” est le nom de l’histoire créée sous la direction et les conseils d’Hayao Miyazaki. Elle a été fortement inspirée par la région Minami Shinshuu, où résident un grand nombre de Dieux. Cette région est également l’une des trois principales sources ayant inspiré le Voyage de Chihiro. La première représentation de cette histoire a eu lieu lors de la toute première édition du festival Hirugami Yokagura.
Il était une fois, une jeune Déesse qui habitait dans une forêt de la paix. Le rôle de la forêt était de soulager les humains des sentiments négatifs qui les habitent, en regroupant leurs angoisses, leurs tristesses afin de les purifier.
Un jour, l’énergie négative accumulée par la forêt devint trop forte et ne put plus être purifiée. Après avoir vu cela, Gaïa décida de débarrasser la Terre de cette forêt contaminée par de l’énergie négative.
Cependant, effacer la forêt voulait également dire effacer la Déesse.
Parce qu’une Déesse ne peut jamais disparaître complètement et que ses pouvoirs étaient un accroc dans le plan de Gaïa, elle fut transformée en un Utsuo blanc qui garde la déesse cachée au fond de lui en consumant les boules d’énergie négative désormais éparpillées dans la forêt.
Un jour, l’Utsuo blanc rencontra une petite fille qui s’était égarée dans la forêt. Ils passèrent du temps ensemble, jouèrent ensemble, et commencèrent à devenir amis, mais puisque Gaïa avait déjà abandonné les humains à leur sort, une voix sombre s’éleva des tréfonds de la forêt et ordonna à l’Utsuo blanc de manger la petite fille. Après l’avoir consommée, l’Utsuo devint noir et fut torturé par cet acte horrible.
Quand la pureté de la petite fille toucha la pureté de la jeune Déesse enfermée à l’intérieur de l’Utsuo, une nouvelle Déesse vit le jour afin de protéger la forêt de la paix une fois de plus. Après avoir vu ça, Gaïa décida de donner une nouvelle chance aux humains et arrêta d’effacer la forêt.
Il est cependant impossible de se débarrasser complètement de ses sentiments négatifs, et il viendra peut-être un jour où la forêt sera de nouveau engloutie par les ténèbres. C’est pourquoi, pour s’en souvenir, vous pouvez appercevoir une boule noire sur l’épaule de la Déesse.
Mocco : la poupée géante qui avance à grands pas de Touhoku à Tokyo
A l’occasion des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, le Japon ne s’est pas limité à l’organisation des Jeux uniquement. D’autres événements, plus précisément des projets culturels, ont été organisés sous le nom de NIPPON FESTIVAL.
Mocco fait partie de ces projets, et son but principal est de connecter la région de Touhoku à celle de Tokyo, 10 ans après le grand tremblement de terre de l’Est du Japon. Pour ce faire, énormément de personnes ont travaillé ensemble, enfants comme adultes. Le design de Mocco a été pensé par des enfants de Touhoku, qui l’ont imaginé-e lors d’ ATELIERS, avant d’être finalisé par l’illustrateur Ryoji Arai et le marionnettiste Noriyuki Sawa.
Lors du tremblement de terre de 2011, Takamori a créé des liens forts avec la région de Touhoku en envoyant beaucoup d’aide et de soutien. C’est pourquoi la fabrication de Mocco a eu lieu à Takamori, afin de renforcer ces liens encore une fois, avant d’emmener Mocco dans les préfectures d’Iwate, Miyagi et Fukushima qui ont le plus souffert il y a 10 ans, et enfin Tokyo où Mocco a fini son voyage, le cœur rempli des messages des habitants des régions visitées
Ces messages ont été récoltés et utilisés par le rappeur Mummy-D. Il en a fait une chanson, en duo avec la chanteuse Sayuri Ishikawa, qu’ils ont chantée en direct lors de la dernière représentation de Mocco, à Tokyo, le 17 juilet 2021.
Cette performance a été diffusée en live, étant donné qu’aucun spectateur n’a pu venir au parc de Shinjuku à cause des circonstances actuelles. Le live a été suivi par plus d’un million de personnes, et vous pouvez toujours voir la REDIFFUSION sur Youtube ! (pour ceux qui ne parlent pas Japonais : la performance commence aux alentours de 23 minutes)
昼神夜神楽 (Hirugami Yokagura)
Dans le but d’apporter un nouvel espoir au monde en cette période sombre due à la propagation du Coronavirus, le tout premier festival Hirugami Yokagura va avoir lieu pendant la nuit du 26 (21h) au 27 (5h) Juin, heure Japonaise, et aura lieu sur la scène de pierre du sactuaire Achi.
Ce festival sera le premier d’une tradition centenaire, regroupant des douzaines d’artistes, acteurs et autres venant du Sud de la préfecture de Nagano pour s’amuser avec les Dieux dans l’espoir d’avoir un futur meilleur.
Le festival de cette année sera diffusé en live sur Facebook et Youtube (liens en suivant), vu que seuls les membres du staff pourront se rendre au sanctuaire par mesure de précaution. Contrairement aux événements habituels se passant au Japon, vu que ce festival aura lieu toute la nuit, vous pourrez le regarder depuis l’étranger pendant toute la journée !
N’hésitez pas à poser des questions en commentaires à n’importe quel moment du live, je serai là pour vous répondre du mieux que je peux !
Youtube: https://youtu.be/A3h5AXuKoGY (REPLAY)
Voici une liste de ce que vous pourrez voir pendant la première édition du festival Hirugami Yokagura :
Heure Japonaise
21:00 Ningyou Joururi (performance musicale de poupées)
21:11 Taiko (tambours traditionnels Japonais)
21:55 Shamisen (instrument à cordes traditionnel Japonais)
22:20 Taiko
22:50 Danse du dragon
23:20 Hotchiku (flûte traditionnelle Japonaise)
23:30 Draping en direct de vêtements traditionnels
00:00 Performance de danse & flûte
00:20 Taiko
00:50 Niko (instrument à cordes traditionnel de l’Asie de l’Est)
01:20 Calligraphie
02:00 Performance de danse & flûte
02:25 Taiko
02:55 Taiko
03:25 Draping en direct de vêtements traditionnels
03:40 Performance d’un personnage de Kabuki
03:55 Création à partir d’une idée originale de Hayao Miyazaki qui a été inspiré par un festival local
04:25 Performance traditionnelle du folklore Japonais
04:34 Danse de sanctuaire traditionnelle
Hina Matsuri, à la sauce Kakimaru-kun
Chaque année au Japon, le 3 mars, a lieu le Hina Matsuri, ou le « jour des filles ».
On le célèbre en exposant des poupées, qui représentent le plus souvent des empereurs et impératrices. Dès la maternelle, les enfants font leurs propres poupées.
Il y a aussi des poupées de papier Hina Matsuri en version Kakimaru-kun qui apparaissent par-ci par-là à Takamori à cette période. N’hésitez pas à célébrer avec nous en faisant les vôtres ! Voici le modèle :
Les poupées de la photo suivante ont été faites à la main par des élèves de maternelle où j’ai enseigné il y a quelques années. Ne sont-elles pas adorables ?
Takamori vs. Corona virus
Comme beaucoup de villes au Japon, Takamori cherche à faire tout son possible pour ne pas « perdre face au Corona virus ».
La mairie a eu l’idée suivante pour aider les restaurants en ces temps difficiles :
Chaque jour, la mairie commande des boîtes bento aux restaurants participants pour 800yen par boîte. La mairie en paye 300yen, et les bento sont vendus aux clients pour 500yen.
Les restaurants amènent leurs bento fraîchement préparés à 10h du matin environ. Des employés de la mairie préparent ensuite les boîtes (en imprimant des étiquettes avec les ingrédients par exemple), avant que des taxis ne viennent chercher environ 60% des bento pour les emmener aux entreprises qui en ont réservé plus tôt dans la matinée. Les 40% restants sont ensuite vendus aux clients directement à la mairie pour limiter les manipulations.
Bien qu'ayant été prudents pendant un mois environ, le nombre de cas dans la région étant redescendu à 0, tout le monde garde toujours bien ses distances et prend sa température pour que ça reste comme ça.
Comme la restauration est ralentie en ce moment, cela assure du travail aux restaurants sans avoir à prendre de risques en laissant les clients manger à l’intérieur, et vu que la mairie paye plus d’un tiers du coût des boîtes, les clients peuvent apprécier un bon repas frais, à prix réduit. Les frais de taxis sont également payés par la mairie, ce qui les aide bien aussi car ils n'ont pas non plus beaucoup de clients en ce moment.
Cela continuera pendant tout le mois de février, et possiblement plus longtemps si la situation ne s’est pas améliorée d’ici-là.
Je trouve personnellement que c’est une très bonne idée, et je suis ravie de faire partie de ce projet. La seule raison pour laquelle les bento sont vendus aussi rapidement est que les habitants de Takamori viennent à la mairie tous les jours pour soutenir les restaurants et la ville. Ça fait chaud au cœur de voir tout le monde se serrer les coudes !
La tradition bien conservée de fabrication des mochi
Après le classique « d'où venez-vous ? », une question que des inconnus curieux me posent souvent est « quelle est votre nourriture japonaise préférée ? ». Bien que j’aie quelques favoris, comme le curry japonais, le poulet frit ou les taiyaki, je réponds toujours « mochi » sans hésitation.
Pour moi, ces gâteaux de riz gluant ont tout bon : ils peuvent être sucrés ou salés, chauds ou froids, en soupe ou en brochettes, frais ou surgelés, et je trouve leur texture caoutchouteuse, à défaut d’un meilleur mot, très satisfaisante à manger (faites attention à bien mâcher cependant, des gens meurent tous les ans après avoir mangé du mochi trop vite et s’être étouffés..!).
Vu que cela demande beaucoup d’efforts, généralement les gens ne font traditionnellement du mochi que pour le nouvel an. Cela fait plus d’un millénaire qu’on en fait de la même façon, et beaucoup de personnes utilisent encore cette méthode de nos jours, mais certains préfèrent utiliser des machines à faire du mochi ou en achètent simplement en magasin. La façon de faire traditionnelle s’appelle « mochitsuki ».
Tous mes amis et collègues savent que je raffole de mochi, et un collègue m’a gentiment invitée à joindre sa famille pour prendre part au mochitsuki de cette année.
Alors, comment fait-on les mochi ?
Tout d’abord, il vous faut cuire le riz gluant à la vapeur, et le placer dans un énorme mortier en bois, préalablement mouillé. C’est parti pour la partie fun-mais-épuisante. Trouvez vous un énorme marteau en bois, et éclatez-moi ce riz ! Cette partie se fait souvent par deux, avec une personne donnant des coups de marteau et l’autre retournant le riz avec des mains mouillées. Le mortier et le marteau doivent être humidifiés régulièrement, sinon le riz va coller au bois.
(Vous avez peut-être vu cette VIDEO célèbre de fabrication de mochi à Nara. A essayer absolument si vous en avez l’occasion, ils sont dé-li-cieux !)
Quand tout le riz a été combiné en un gros mochi, vous pouvez l’enlever du mortier et le placer sur un plan de travail préalablement fariné pour le couper et le former comme vous le souhaitez. La pâte est le plus souvent aplatie et coupée en rectangles. Une fois séchés, vous pouvez congeler les mochi ou les conserver au frigo une bonne semaine. Passez les au grill ou à la poêle quand vous voulez les manger, et accompagnez-les comme vous le souhaitez !
Vous pouvez également acheter de la farine de riz gluant et faire des mochis plus facilement au micro-ondes. Demandez à Youtube sensei pour plus d’informations.
Dites-moi si vous vous essayez à faire des mochi !
La spécialité de Takamori : Ichidagaki
Ichidagaki, ou les kakis séchés, sont la spécialité de Takamori.
A la fin novembre ou début décembre, les producteurs de kaki commencent la préparation des Ichidagaki, et vous pouvez voir des kakis suspendus partout dans la ville, dans les fermes mais aussi aux balcons des maisons car les habitants de la région aiment les faire sécher eux-mêmes.
Cependant, faire des Ichidagaki n'est pas aussi simple qu'il n'y parait. Pour en arriver à ces sucreries délicieuses, joliment orangées et de qualité supérieure, la première chose indispensable est un climat adéquat : froid, sec et ensoleillé. C'est pour cela que les kakis séchés sont une rare délicatesse, même au Japon. D'autres préfectures produisent également des kakis séchés, mais comme le climat n'est pas exactement identique, les kakis prennent une couleur marron plutôt qu'orange en séchant, et le goût est aussi légèrement différent.
C'est pour cela que l'appellation Ichidagaki ne désigne que les kakis séchés produits au Sud de la préfecture de Nagano (le terme général pour kakis séchés est Hoshigaki).
Cette différence est connue du Japon, et les Ichidagaki ont l'Indication Géographique Japonaise, réservée pour les produits Japonais de qualité supérieure. Il n'y a à ce jour que 103 produits au Japon qui bénéficient de cette appellation.
Le processus complet prend environ un mois en comporte beaucoup d'étapes, et les nouveaux Ichidagaki sont prêts début décembre.
Il est important de noter que ces kakis ne sont pas les mêmes que ceux que vous pouvez trouver au supermarché au rayon fruits. Cette variété de kakis s'appelle shibugaki, est très âpre et ne peut pas être mangée crue (faites-moi confiance, j'ai essayé...). Donc si vous voulez vous essayer à en faire chez vous, assurez-vous d'avoir les bons kakis.
Si vous voulez goûter des Ichidagaki, allez voir japanesetaste.com , ils envoient à l'international des Ichidagaki produits dans la région.
Voici une VIDEO de la façon dont les kakis sont pelés.
Voici des vidéos des deux façons (UNE & DEUX) dont les kakis sont secoués
Secouer les kakis permet au glucose naturel contenu dans le fruit de sortir, et cela créée une couche blanche naturelle à l'extérieur. Ces étapes sont répétées 3 à 4 fois jusqu'à ce que le producteur soit satisfait.
Les Ichidagaki sont ensuite choisis, pesés et emballés avec soin.